Origines du château
I. Les Seigneuries
La seigneurie de Troussures remonte à l’an 1075 avec son premier châtelain connu, Garénus de Trussuris. Une première construction de l’enceinte fortifiée, à côté de l’église actuelle du village, s’effectua ensuite par le seigneur de Troussures qui donna son nom au village.
Différents seigneurs s’y succédèrent jusqu’au XVIIIe siècle.
En 1700 le maréchal de Boufflers échange les terres qu’il possède à Versailles contre celles de Troussures qui appartenaient alors à la couronne. Le château féodal avait disparu depuis longtemps ; la Seigneurie était constituée de prés, de bois… En 1783 la Seigneurie est vendue au président du tribunal de Beauvais, Toussaint Le Caron, écuyer et membre au Grand Conseil du Roi. Il rase le manoir et le reconstruit sous sa forme actuelle : elle demeure ainsi dans la famille Le Caron jusqu’en 1919.
II. La reconstruction du château
L’ancien château de Troussures, détruit en 1874, a été rebâti par Ludovic Le Caron de Troussures dans un style néo Louis XIII. Il comportait à l’origine une aile aménagée pour accueillir la bibliothèque de son commanditaire, à l’époque la plus importante bibliothèque privée du Beauvaisis. Celle-ci fut dispersée lors de plusieurs ventes publiques, à partir de 1909. En même temps que le château une chapelle fut construite dont la crypte abrite les dépouilles de la famille Le Caron dont Marie-Ferdinand, zouave pontifical puis combattant héroïque contre les Prussiens en 1870. Au début des années 2000, une nouvelle chapelle est érigée à la place de la bibliothèque du château par l’architecte Michel Macary, l’un des architectes du Stade de France à Paris.
Faute de descendance, la propriété est vendue à Henri Gézard qui la revendra deux ans plus tard en la divisant : la ferme est vendue à la famille Muller, aujourd’hui toujours propriétaire.
Le château et le parc de 8 hectares sont vendus au général Nourrisson qui y séjourna de 1921 à 1938. Devenue veuve, la générale Nourrisson offre au Père Riquet, Jésuite, sa propriété de Troussures pour les étudiants en médecine du centre Laennec. Mais le Père Riquet, trouvant plus près de Paris un lieu mieux adapté, l’offre à son confrère, le Père Doncœur.
III. Un château transformé en maison familiale
Le Père Doncœur hérite d’une propriété comprenant à l’époque, outre la grande bâtisse de briques dénommée « le château » de vastes communs, quelques hectares de prés et de vergers, un potager, un étang et quelques maisons de hameau. Une association présidée par Roger Laffarge est de suite constituée selon la loi 1901 sous le titre « association pour l’Entraide au Foyer » et devient propriétaire de l’ensemble.
Durant la dernière guerre, les Allemands s’installent dans la maison et la saccagent, jetant au feu la plupart des meubles et tableaux.
Le Père Doncœur fait vivre la maison de 1945 à sa mort, survenue en 1961. L’association poursuit son œuvre, mais ceux qui portent la maison n’étant plus tout jeunes, ils prennent la décision de s’en séparer.
IV. Une maison familiale transformée en maison de prière
Elle est confiée au Père Caffarel qui en prend possession le 28 avril 1966 jusqu’à sa mort en 1996. L’étang est vendu à la commune en 1995. Des milliers de personnes venant du monde entier viennent à Troussures pour se former à la prière de l’oraison.
V. Une maison de prière transformée en prieuré
A Pâques 1997, la congrégation Saint-Jean reçoit la propriété et en a l’usage pour fonder un prieuré. De par ses vœux de pauvreté, elle a proposé que le diocèse en soit le propriétaire et Thomazeau, évêque de Beauvais à l’époque, accepta.
En 2003, le château est agrandi par la construction d’un couvent de Frères, d’une chapelle et d’une grande salle de conférence.
En 2010, l’hôtellerie de Montjoie est totalement reconstruite et agrandie, notamment pour l’accueil des groupes. La même année, un prieuré de Sœurs contemplatives est construit derrière le bois, proche du village.
VI. Héritage spirituel
La maison de Troussures porte un héritage spirituel que nous voulons honorer en faisant la mémoire de ces deux grandes figures que sont ce religieux jésuite, Père Doncœur, et ce prêtre diocésain, Père Caffarel. Ils ont tous les deux brillé par leur humanité et leur sainteté en rayonnant sur l’Église de leur époque. Ils peuvent continuer à nous inspirer encore aujourd’hui dans leur dynamisme évangélique.
Nous vous invitons à découvrir leur vie et leur œuvre féconde.
